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Question écrite concernant les jeunes qui sortent de l’école en RBC – suivi.

de
Bianca Debaets
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°299)

 
Date de réception: 15/06/2020 Date de publication: 16/07/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 16/07/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
18/06/2020 Recevable p.m.
 
Question    Le 8 juin, le gouvernement flamand a présenté le rapport sur les jeunes qui sortent de l’école. Un sondage réalisé auprès de 70.606 jeunes sortis de l’école en 2018 révèle que 8,9% des jeunes qui sortent de l’école sont encore à la recherche d’un emploi un an plus tard. Un diplôme reste la meilleure garantie de réussite rapide sur le marché du travail, mais l’expérience professionnelle acquise lors d’un stage ou en apprentissage améliore également les chances sur le marché du travail. Le diplômé des filières soins, enseignement ou STEM (science, technology, engineering, mathematics) est embauché presque immédiatement.

Toutefois, le sondage se limitait bien évidemment aux jeunes domiciliés en Flandre, car l’étude portait sur le marché du travail.

Il serait intéressant qu’Actiris monitore ce mouvement des jeunes qui sortent de l’école. On peut supposer que certaines tendances révélées dans le rapport s’observeront également à Bruxelles.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Dans quelle mesure view.brussels dispose-t-il de données similaires au sujet des jeunes qui sortent de l’école en RBC, et ce tant pour l’enseignement francophone que néerlandophone ? Étudie-t-il cette thématique ? Dans l’affirmative, pouvez-vous expliquer ces chiffres et indiquer comment la situation des jeunes qui sortent de l’école et cherchent du travail évolue ? Quelles conclusions tirez-vous de ces données pour le marché du travail bruxellois ?

- Dans quelle mesure les données et conclusions sont-elles similaires à celles du rapport flamand ?

- Comment tenez-vous compte de ces chiffres dans la politique que vous menez en matière de formation et de soutien des jeunes qui sortent de l’école lors de leur entrée sur le marché du travail ?

- Dans quelle mesure view.brussels collabore-t-il avec les Communautés afin de suivre le profil et le monitoring ?

- Si view.brussels n’a pas encore étudié la question, avez-vous demandé à l’observatoire régional de faire réaliser une étude similaire ? Dans quelle mesure Actiris ou view.brussels sont-ils en contact avec le VDAB à ce sujet ? Collaborent-ils sur ce rapport ?

- Dans le rapport flamand, la part de jeunes sortant de l’école non qualifiés qui sont à la recherche d’un emploi passe de 27,6% à 30,5%. Ces chiffres sont certes ceux de la Flandre, mais on ne peut ignorer le signal. Comment ces chiffres évoluent-ils en RBC de 2018 à aujourd’hui ?

- Prévoyez-vous à cette fin des mesures spécifiques supplémentaires dans le cadre de vos attributions ?
 
 
Réponse    Actiris ne dispose actuellement pas de données des réseaux d’enseignement francophones et néerlandophones. Les informations dont nous disposons sont celles des jeunes qui s'inscrivent auprès d'Actiris en tant que demandeur d'emploi. Cependant, ces données n'incluent pas l'ensemble du groupe de jeunes ayant quitté l'école, car certains d'entre eux commencent à travailler immédiatement après l'obtention du diplôme ou pour d'autres raisons ne s'inscrivent pas auprès d'Actiris.

View.brussels gère cependant la question des jeunes quittant l’école. Depuis quelques années, nous analysons le taux de sortie vers l’emploi des jeunes qui s'inscrivent auprès d’Actiris pour la première fois après leurs études. Nous vérifions ensuite dans quelle mesure ils trouvent un emploi dans l'année suivant l’obtention du diplôme. Nous calculons le taux de sortie vers l’emploi: le pourcentage de jeunes qui trouvent un emploi pendant au moins 1 mois (28 jours consécutifs) dans une période de douze mois après leur inscription auprès d'Actiris.

Un rapport sur les jeunes quittant l’école sera publié à la mi-juillet 2020, avec une analyse plus large basée sur les données d'inscription chez Actiris. Nous y présenterons un profil de ces jeunes en fonction de certaines variables, notamment le niveau d'étude, l'âge et le sexe. Nous avons calculé le taux de sortie vers l’emploi par niveau d'études, divisé en catégories telles que les moins scolarisés, ceux disposant d’un diplôme d'études secondaires supérieures, niveau baccalauréat et maîtrise. Les moins scolarisés sont ceux qui ont tout au plus un diplôme d'enseignement secondaire du deuxième degré. Nous avons également calculé les taux de sortie par domaine d'étude et nous vérifions si les taux de sortie diffèrent selon le lieu de domicile des jeunes (les quartiers du « croissant pauvre » par rapport aux autres quartiers).

Il est important de mentionner qu'en raison du manque de données provenant des réseaux d’enseignements, les résultats ne peuvent pas être généralisés à tous les jeunes qui quittent l’école. Par conséquent, les résultats ne peuvent pas être juxtaposés à ceux de l'étude du VDAB. Cependant, des tendances peuvent apparaitre. Pour Bruxelles également, avoir un diplôme augmente les perspectives d'emploi. En général, un niveau d'éducation plus élevé (dans la classification des niveaux de scolarité faible, moyen et élevé) conduit à un pourcentage plus élevé de sorties vers l’emploi. Certains domaines de formation tels que les soins de santé, l'éducation et les STEM conduisent également à une insertion professionnelle plus rapide sur le marché de l’emploi. Les autres résultats et conclusions du rapport seront disponibles à la mi-juillet.

En raison de l’utilisation d’une méthodologie différente, les données du rapport des jeunes bruxellois quittant l’école ne seront pas comparables à celles du rapport flamand. Les résultats du rapport bruxellois sont basés sur une analyse des jeunes qui se sont inscrits auprès d'Actiris, tandis que le rapport flamand est basé sur tous les jeunes qui ont quitté l’école et sont domiciliés en Flandre.

Certaines conclusions générales sont similaires pour Bruxelles et la Flandre, en particulier les conclusions présentées en réponse à la question 1.

Le rapport sur les jeunes quittant l’école est une bonne référence pour donner une idée des taux de sorties vers l’emploi à différents niveaux et différents domaines de formation et autres variables. Cela en fait une bonne référence pour quiconque doit faire un choix d'étude et pour l’orientation. Une telle analyse peut également avoir un rôle de consultance politique, par exemple vis-à-vis des centres de formation et de toute personne fournissant des conseils de choix d'études aux jeunes.

Après publication à destination d’un public plus large, view.brussels partagera également les résultats de l'analyse avec ses partenaires tels que Tracé, VDAB, Forem, BANSPA, le bassin et Bruxelles Formation.

Il n'y a actuellement ni coopération ni échange de données. view.brussels souhaite cependant et a l’intention de disposer des données des réseaux d’enseignement francophones et néerlandophones. Dans un premier temps, Actiris prendra des contacts avec le réseau d’enseignement néerlandophone, pour lequel le VDAB a déjà pris un premier contact à notre demande.

View collabore avec le VDAB dans le cadre de l'accord de coopération 2018-2020 entre Actiris et le VDAB (cette coopération sera également prolongée par le biais d'un nouvel accord pour 2021-2022). Dans le cadre de cette collaboration, il a été décidé que View et le service d’étude du VDAB travailleront plus étroitement sur un certain nombre de dossiers, par exemple pour dresser une liste comparative des métiers en pénurie. Le rapport des jeunes quittant l’école fait également toujours l’objet de discussions entre View et VDAB lors de leurs moments de concertation. Il est prévu de travailler ensemble à plus long terme, par exemple pour arriver à définir une méthodologie commune. Le VDAB nous aide maintenant à prendre contact avec Onderwijs Vlaanderen.

Parmi les jeunes quittant l’école qui se sont inscrits auprès d'Actiris en 2017, on constate que 17,2% entrent sur le marché de l’emploi sans diplôme de l’enseignement secondaire supérieur. 7,4% des jeunes quittant l’école ont obtenu au maximum un diplôme du 1er degré secondaire et 9,8% au plus ont obtenu un diplôme du 2e degré. Il s’agit d’un large groupe de jeunes, dont beaucoup auront des difficultés à entrer sur le marché de l’emploi. Le groupe qui s'inscrit avec un diplôme étranger non reconnu aura également des difficultés pour s’intégrer sur le marché du travail. Cela concerne 12,5% des demandeurs d'emploi bruxellois qui ont quitté l’école.
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Pour le rapport des jeunes quittant l’école, nous avons analysé les jeunes venus s'inscrire en 2017 et qui ont eu une insertion professionnelle en 2018. Les données des jeunes quittant l’école en tant que demandeur d’emploi à partir de 2018 n'ont pas encore été analysées.


1 À titre d'information supplémentaire: le plus grand nombre de jeunes quittant l’école en 2017 (39,1%) s'inscrivent avec un diplôme de l'enseignement secondaire supérieur (3e et 4e degrés) comme diplôme le plus élevé. 30,7% des jeunes ont un diplôme de l'enseignement supérieur (15,2% ont un baccalauréat et 15,4% une maîtrise).