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Question écrite concernant la mise en place d'un système d'alerte à la STIB.

de
Lotte Stoops
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1216)

 
Date de réception: 21/02/2022 Date de publication: 08/06/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 18/05/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
01/04/2022 Recevable p.m.
 
Question    Chacun doit pouvoir emprunter les transports publics sans crainte. Des enquêtes montrent qu’on renonce trop souvent aux transports publics par crainte de comportements transgressifs. En avril 2021, je vous ai interrogé sur la mise en place d’un numéro d'urgence discret à la STIB. Savoir que l'aide est à portée de main en cas de besoin, par l’intermédiaire des autres voyageurs, de la police mais certainement aussi d'un numéro d'alerte très accessible, permet de rassurer les voyageurs qui craignent actuellement d'utiliser les transports publics. Vous avez dit à l'époque que vous vouliez étudier la manière de combiner au mieux ce numéro d'urgence avec une option "alerte" par le biais et avec les services de la STIB.

Récemment, divers cas ont également reçu un écho au parlement fédéral et flamand. Le 8 février, le ministre fédéral Gilkinet a annoncé la mise en place d'un système d’alerte discret en cas d’insécurité dans les trains, qui devrait être actif d'ici un an.

Le 16 février, la ministre flamande de la Mobilité a répondu au député Stijn Bex qu'elle ferait étudier la piste d’un bouton d'urgence auprès de De Lijn et d’un plan d'action interfédéral sur le harcèlement et les agressions sexuelles dans les transports publics.

Au vu des développements actuels auprès de nos collègues des autres parlements et de notre vision d'une ville intermodale où l'on peut combiner sans crainte, qui connaîtra une augmentation des trains S, où on doit pouvoir passer du métro à un parking à vélos, même si l'on prend le dernier train, je voudrais vous demander où en est ce dossier à l’heure actuelle. En même temps, je voudrais attirer votre attention sur l'opportunité supplémentaire en matière de coopération avec les autres niveaux. Un passager d'un bus De Lijn, d'un train S de la SNCB ou d'un bus de la STIB devrait idéalement disposer d'un système d’alerte coordonné.

En plus du sentiment d'insécurité, le nombre noir (dark number) de signalements est également important. Et pour mener une politique efficace, il faut des chiffres. De nombreuses personnes ne font pas de déposition, parce qu'elles ont peur de ne pas être prises au sérieux ou parce qu'elles pensent que ce qu’elles ont vécu n’en vaut pas la peine. Dans de telles situations, une numéro d'urgence indépendant de la police peut être plus accessible que le numéro d'urgence général 112. Grâce à ce service, nous pouvons donc non seulement aider les gens, mais aussi collecter des chiffres et fonder notre politique sur ceux-ci.

Je maintiens également qu'il est impératif de miser sur le sens civique et sur la manière dont nous pouvons nous épauler mutuellement quand nous sommes présents dans l'espace public.

Et, selon moi, les voyageurs ne seront pas les seuls bénéficiaires ; il me semble intéressant de voir comment tout progrès réalisé en matière de sécurité peut également renforcer la sécurité du personnel lui-même. Parce qu'il faut être deux pour que le système fonctionne bien.

Mes questions sont les suivantes :

  • Pouvez-vous faire le point sur votre étude d'un système d’alerte à la STIB en cas d’urgence ?

  • Envisagez-vous une coopération avec les autres niveaux de pouvoir politique ?

  • Un point de détail, mais sur lequel je tiens à attirer l'attention : dans quel périmètre autour d'une gare, d'un abribus, .... un éventuel service peut-il être utilisé par les citoyens ?

  • De quel système d'alerte discret disposent les collaborateurs de la STIB ? Savez-vous si ce système est similaire aux possibilités offertes par la SNCB, le TEC ou De Lijn ?

  • Étudie-t-on les moyens d'encourager les personnes présentes à aider les autres voyageurs et même le personnel ? En plus de former le personnel à porter assistance, il est évident qu’on augmenterait  la masse critique si les autres voyageurs devenaient eux aussi des alliés dans cette lutte commune et dans l'approche globale de l’insécurité.

 
 
Réponse    L’application 112 BE – déjà téléchargée plus d’un million de fois – permet, en un clic ou presque, de contacter les services de secours et la police. Ces derniers reçoivent alors directement vos coordonnées préremplies et votre localisation, et ce, sans devoir passer par un numéro intermédiaire. Il n’est même pas nécessaire d’avoir du réseau ou d’être connecté à Internet.
L’application appelle directement la centrale d’urgence : pas besoin d’écrire un message, pas de perte d’un temps précieux et vous êtes directement en contact avec la bonne personne. En outre, vous pouvez aussi l’utiliser si vous ne pouvez pas ou n’osez pas parler. La police explique sur son site internet qu’elle peut souvent savoir ce qui se passe, sans avoir besoin d’échanger un mot, et que dans tous les cas elle peut directement écouter ce qui se passe. Étant donné qu’elle connaît la position exacte, elle peut directement envoyer une équipe sur place.
La STIB dispose aussi d’un numéro spécifique pour les situations suspectes. Le 1707 a été créé à la suite des attentats du 22 mars 2016, afin d’offrir une possibilité supplémentaire pour signaler des comportements ou colis suspects dans les transports publics. Ce numéro n’est pas prévu pour se substituer aux numéros d’urgence de la police ou des services de secours dans le cas où une aide ou intervention urgente serait nécessaire. Le cas échéant, les numéros d’urgence (100, 101, 112) restent les plus indiqués, afin que la police ou les services de secours puissent directement intervenir. Cela reste leur mission principale.
Tous les postes de conduite des bus et trams sont équipés d'un bouton d'urgence permettant de lancer un appel silencieux. Cet appel arrive immédiatement au dispatching du mode concerné et au dispatching Security. Les conducteurs de métro et agents de sécurité disposent de radios, à partir desquelles ils peuvent générer un appel silencieux. Cet appel est traité en priorité par le Dispatching Field Support Security. Si le dispatcheur ne peut pas prendre l’appel, il sera automatiquement transféré vers la ligne prioritaire du Dispatching Security. Si l'appel ne peut pas être pris, il sera automatiquement redirigé vers le 101.
La STIB a réalisé en 2019 une campagne sur le harcèlement, en collaboration avec Plan International, dans laquelle la STIB invitait les voyageurs à intervenir/alerter s’ils constataient ce type de comportement. Différents canaux de communication ont été utilisés, ciblant à la fois les victimes et les témoins (Criez ! Ne vous cachez pas derrière votre téléphone ! Unissez vos forces contre l’harceleur). La STIB a également mené des expériences sociales avec des comédiens dans différentes stations de métro. En 2022, la STIB a promu le webinaire de l’ASBL Touche Pas à Ma Pote, tant en interne auprès de son personnel qu’en externe sur les médias sociaux.
Bien entendu, il est important d'examiner si ces instruments sont suffisamment réactifs. Nous examinerons quelles mesures supplémentaires sont utiles et possibles en consultation avec les autres ministres de la mobilité.