Question écrite concernant la création de Construlab par l’Adeb et les besoins de main-d’œuvre dans le secteur de la construction
- de
- Véronique Lefrancq
- à
- Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°988)
| Date de réception: 07/06/2022 | Date de publication: 05/08/2022 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 21/22 | Date de réponse: 19/07/2022 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 22/06/2022 | Recevable | Bureau élargi du Parlement |
| Question | L’hebdomadaire Le Vif consacrait, dans son numéro du 26 mai, un dossier spécial à la question de l’emploi et du problème pour les employeurs de trouver du personnel qualifié. Plusieurs chiffres intéressants sont donnés, notamment le fait que 3 demandeurs d’emploi bruxellois sur quatre ne possèdent pas les compétences requises pour trouver un emploi.
Le magazine souligne justement le travail de concertation que vous menez actuellement avec les différents secteurs mais les pouvoirs publics sont encore une fois dépassés par un secteur privé qui s’exaspère devant la lenteur de nos procédures et de nos institutions. L’exemple le plus récent est l’annonce de la création d’une nouvelle école de formation dans le domaine de la construction réalisée par l’Adeb, l’association représentative des grandes entreprises de construction en Belgique. Cette nouvelle structure vient donc compléter l’offre de formation dans ce secteur qui connait une pénurie de main d’œuvre inquiétante alors que la rénovation des bâtiments est l’une des priorités partagées par les différents Gouvernements. A Bruxelles, que ce soit via la fédération de la construction, l’EFP, la cité des métiers, etc., le secteur de la formation peine à rencontrer la demande du secteur. La qualité des formations ne fait pas défaut mais bien le volume de personnes formées. Je souhaiterais, Monsieur le Ministre, vous poser les questions suivantes :
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| Réponse | Je vous remercie pour votre question. Vous menez actuellement des tables rondes avec les secteurs, pouvez-vous nous rendre compte des premiers enseignements à tirer et du calendrier pour les rencontres à venir ? Une longue série de constats, de défis à relever et de pistes diverses de solutionnement de ces derniers ont été dressées en préparation et lors de la table ronde consacrée au secteur de la Construction. Tous ces éléments sont bien sûr précisément conservés pour être traités. Mais dans l’intervalle, nous avons identifié plusieurs pistes prioritaires qui nous semblaient à la fois intéressantes au niveau des résultats qu’elles permettront d’atteindre et, également, en termes de capacité d’opérationnalisation ; en clair, nous avons la main pour les mettre en œuvre. Depuis lors, deux autres tables rondes ont été organisées avec les secteurs - les métiers du numérique et de l’industrie technologique - depuis les deux premières, à savoir : l’HoReCa et la construction à laquelle vous faites référence. C’est d’ailleurs avec des représentants de ces deux secteurs que nous avons eu l’occasion de reprendre des discussions pour entamer les travaux des pistes priorisées. La rentrée sera l’occasion de terminer cette consultation avec le secteur du transport-logistique. Concernant les enseignements retenus, je ne pourrai jamais aussi bien les réexpliquer que ce qui est repris dans les travaux de veille produits par View.brussels, auquel je vous renvoie pour une lecture détaillée des problématiques. Par contre, je peux vous informer sur les pistes qui sont en cours d’analyse pour le secteur de la Construction : - La mobilisation de dispositif de pour rapprocher les jeunes et le monde de l’entreprise. Comme la Formation professionnelle individuelle en entreprise (FPIE) et d’éventuels ajustements aux spécificités du secteur pour fournir un levier supplémentaire pour la mise à l’emploi pérenne, via la formation, de publics en insertion. - Le développement d’actions de prospection en entreprise et de rédaction de profils de formation en lien avec les besoins de ces dernières et les enjeux de circularité. Ici, nous sommes clairement dans le contact avec l’employeur avec l’objectif d’être clairement perçu comme partenaire du recrutement des profils qu’ils recherchent. - Le lancement d’opérations de screening de nos chercheurs d’emploi et de récupération des offres d’emploi afin d’améliorer les parcours d’orientation et d’accompagnement vers l’emploi. Ici, nous voulons agir directement sur une amélioration du matching en disposant des informations à jour et correctes. - Des actions de communication ciblées. Veuillez noter que les représentants de l’Adeb n’ont pas participé à cette table ronde. Enfin, concernant plus précisément le projet de l’Adeb, avez-vous eu des contacts avec l’Adeb concernant la mise en place du Construlab ? Des synergies sont-elles prévues avec la Cité des métiers, le Renolab, et avec les acteurs bruxellois de la formation ? En matière de partenariat public-privé dans le secteur de la construction, Bruxelles Formation s’implique pleinement dans le dispositif élaboré ces dernières années via l’accord-cadre sectoriel conclu en 2018 entre les exécutifs régionaux bruxellois et les partenaires sociaux du secteur, qui a mené en 2021 à la création du Pôle Formation Emploi Construcity.brussels. Cet accord prévoit notamment la valorisation par Bruxelles Formation d’un budget annuel global d’environ 3.500.000 euros dans le PFE. Les infrastructures et équipements du site de BF construction, occupant un espace de 13.000 m² à Neder-Over-Heembeek, ainsi que les 30 ETP qui y travaillent se retrouvent ainsi mobilisés au sein de Construcity.brussels. L’offre de Bruxelles Formation dans le domaine de la construction est quant à elle intégrée au Plan d’action annuel du PFE et donc soumise à l’approbation du secteur. C’est donc naturellement dans le cadre de Construcity.brussels que Bruxelles Formation a pu échanger avec ses partenaires sectoriels, Confédération Construction et Constructiv, au sujet du projet lancé par l’Adeb. Bruxelles Formation ne peut que se réjouir de la volonté affichée par le secteur privé d’investir dans la formation des futurs travailleurs des métiers de la construction et ne demande qu’à collaborer plus étroitement avec les entreprises en vue de faciliter l’accès à ces métiers aux Bruxellois.es. Cette initiative nouvelle gagnerait néanmoins à s’articuler avec le dispositif de partenariat public-privé existant afin d’optimiser l’énergie et les moyens déployés tout en assurant la lisibilité de l’offre de formation pour les publics cibles. C’est pourquoi Bruxelles Formation a fait savoir son intérêt à l’intermédiaire sollicité par l’Adeb et lui a proposé l’installation de ce nouveau centre de formation sur ou à proximité du site de BF construction à Neder-Over-Heembeek. Cette option permettrait la consolidation d’un espace de référence en matière de formation aux métiers de la construction dans le nord de Bruxelles dans le cadre du partenariat public-privé (PPP) solide et incarné physiquement. Concernant la Cité des métiers, celle-ci orientera bien entendu les Bruxellois vers ce qui sera proposé par l’Adeb, puisqu’elle le fait pour l’ensemble de l’offre des formations professionnelles à Bruxelles. Des actions spécifiques, je pense à des séances informations transversales notamment, pourront en outre être lancées afin d’intégrer plus activement cette offre dans les dynamiques déjà en cours. Pour Renolab, je vous renvoie plutôt vers Bruxelles Environnement qui chapeaute ce dispositif d’appel à projets. |