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Question écrite concernant l’action 20 du plan régional de lutte contre les violences faites aux femmes

de
Véronique Lefrancq
à
Nawal Ben Hamou, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale en charge du Logement et de l'Égalité des Chances (question n°973)

 
Date de réception: 02/09/2022 Date de publication: 08/11/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 05/10/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/09/2022 Recevable
 
Question   

Le 16 juillet 2020, le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a présenté son plan de lutte contre les violences faites aux femmes.

Malheureusement, la Région bruxelloise n’est pas épargnée par le phénomène des violences faites aux femmes : plus de la moitié des femmes bruxelloises subissent au moins une forme de violence de la part de leur partenaire au cours de leur vie. Autre chiffre marquant : ce taux atteint 86 % quand il s’agit du harcèlement sexuel. L’impact de ces violences sur le bien-être des femmes qui en sont victimes est tout aussi important.

Pour répondre au sentiment d’insécurité vécu par les femmes notamment en été, vous avez inclus l’action 20 qui a comme but de prévenir et combattre le harcèlement sexuel lors des festivals bruxellois par le développement d’outils en collaboration avec des experts et des organisateurs de festivals bruxellois.

Je souhaiterais dès lorsvous poser les questions suivantes :

  • Quels outils ont été concrètement développés dans ce projet ?

  • Une publication a-t-elle été bien créée et diffusée comme annoncée dans l’action 20 ?

  • Si oui, quels critères ont-ils été utilisés pour décider du contenu et de la nature de la publication concernée ?

  • Par quels canaux de communication est diffusée cette publication ?

  • Avez-vous pu procéder à l’évaluation de ce projet ? Si oui, quelles en sont les conclusions ?

 

 

 
 
Réponse    J’ai l’honneur de vous adresser les éléments de réponse suivants:

L'action 20 du Plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes concerne la sensibilisation contre le harcèlement sexuel dans les festivals bruxellois.

La mise en œuvre de cette action passe par le soutien de deux projets concrets :

Premièrement, le projet Safe'stivals : un projet de sensibilisation de la Fédération Laïque des centres de planning familial (FLCPF) sur le consentement et le harcèlement sexuel lors des festivals. Ce projet a été financé (9.000 €) en 2020 dans le cadre de l'appel à projets spécifique sur la violence envers les femmes. En raison de la crise de Covid engendrant l'annulation de la plupart des événements, le projet a pris du retard.


Le mois dernier, la FLCPF a diffusé deux outils dans le cadre de ce projet: une brochure intitulée "Sexe, drogues & consentement”, établie en collaboration avec des organisations comme Safe ta night, Ex Aequo, Plan Sacha et Femmes & Santé. La FLCPF diffuse cette brochure en 4.000 exemplaires via différents canaux.

Un deuxième résultat de ce projet est une série de podcasts sur le harcèlement sexuel dans la vie nocturne que la FLCPF diffusera dans les prochains mois via les réseaux sociaux.

Deuxièmement, nous pouvons bien évidemment aussi citer dans ce cadre, l'appel à projets spécifique contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans le milieu de la nuit. Cet appel à projets a été lancé au printemps en collaboration avec le Conseil de la Nuit bruxellois, qui faisait également partie du jury de l'appel à projets. Au final, quatre projets ont été sélectionnés pour un montant total de 250.000 € sur le budget d'equal.brussels.

Ces projets portent tous sur la sensibilisation et la prévention du harcèlement sexuel dans la vie nocturne, notamment dans les festivals.

Premièrement, il y a le projet "SACHA Formation" de l'ASBL Z ! (70.065 €), qui consiste à former des acteurs professionnels du milieu festif permanent bruxellois (bars, clubs, salles de concert, etc.) à la lutte concrète de terrain contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQIA+.


La formation aborde de nombreux aspects liés notamment à l'identification des violences, la prise en charge des victimes, la sensibilisation des équipes et des publics, l'implémentation d'un protocole et d'une charte outillée.


Deuxièmement, le kit de formation de l'ASBL Modus Vivendi (70.629 €) coordonne le réseau Safe Ta Night. Ce projet consiste à développer un kit de formation (contenu et support pédagogique) destiné à la formation du personnel HORECA, sur les questions de violences sexistes et sexuelles et les violences genrées en milieu festif, en particulier quand celles-ci concernent les personnes en situation de vulnérabilité ou soumission chimique (alcool ou autres produits psychoactifs).


Ce kit/module sera pensé pour pouvoir s’intégrer aux formations existantes que donnent notamment le Plan Sacha, mais aussi d’autres formateurs (Safe ta Night, Drink Different, le CPVS, etc.).

Le troisième projet est celui de la Brussels By Night Federation (60.145 €). La fédération souhaite développer une plateforme We Care (about each other) pour :

· accompagner les bars de nuit, les clubs et les soirées dans le développement de leur politique contre le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles ;
· sensibiliser le secteur aux questions de harcèlement et des violences sexistes et sexuelles ;
· diffuser les informations sur les projets de Plan SACHA et de Safe Ta Night ("Pour une "culture du consentement" en milieux festifs : kit d’outils à destination des formateur.trices de travailleur.euses du monde de la nuit sur les problématiques liées à la soumission et/ou la vulnérabilité chimique") auprès du secteur de la nuit ;
· mettre en place un groupe de personnes formées ("Care Team") qui pourront intervenir directement au sein des soirées pour l’activation des protocoles de prévention et d’action.

Ce projet sera développé avec la collaboration de Safe ta Night et Plan Sacha.

Et enfin, il y a le projet de sensibilisation du Collectif Osmose (49.688 €).

Cette sensibilisation sur le terrain se fera notamment au travers de formations au sein de l’équipe, à l’installation d’un protocole de prévention accessible à tous.tes et pour tous.tes, la création d’ateliers pouvant comprendre des prises de parole ouvertes à tous.tes et pour tous.tes, ainsi qu’une campagne de prévention au préalable via des affiches, flyers, fanzines ainsi qu’une communication spécifique via des plateformes digitales, social média, site internet, création de pages sur les réseaux sociaux.

La combinaison de ces projets, qui ont chacun leur propre angle d'approche et leurs propres réseaux, permettra de sensibiliser et informer au cours de l'année prochaine, un grand nombre d'établissements, de membres de personnel et de visiteurs des festivals, et de leur proposer des outils, afin d'aider à prévenir et à lutter contre le harcèlement sexuel tous ensemble.

En ce qui concerne l'évaluation de ces projets : ils sont tous en cours. L'évaluation de cette action fera partie de l'évaluation générale du Plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes, qui est prévue à la fin de cette législature.