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Question écrite concernant La sensibilisation des cyclistes et trottinettistes

de
Geoffroy Coomans de Brachène
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1347)

 
Date de réception: 07/09/2022 Date de publication: 16/11/2022
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 08/11/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/09/2022 Recevable
 
Question   

En 2017, les autorités suisses en charge de la sécurité routière ont publié un clip viral1 visant à sensibiliser les cyclistes sur les dangers de la route et le respect du code. Plutôt que de choisir de choquer les spectateurs de façon violente, l’humour noir a été privilégié afin de mieux faire passer le message et puisse faire réfléchir les usagers faibles de la route. A cet égard, le clip évoque le fait que dans près d’un cas sur 2, c’est le cycliste qui serait en tort, un chiffre interpellant et qui mérite que l’on s’y attarde.

Je souhaiterais obtenir des précisions sur les éléments suivants :

  1. Disposez-vous des chiffres au sujet des accidents impliquant un cycliste en région bruxelloise, pour les années 2018, 2019, 2020, 2021 et à ce jour en 2022 ?

  2. Disposez-vous des chiffres au sujet des accidents impliquant un trottinettiste en région bruxelloise, pour les années 2018, 2019, 2020, 2021 et à ce jour en 2022 ?

  3. Pour chacune de ces années, pourriez-vous indiquer le pourcentage de cas dans lesquels le cycliste serait responsable de l’accident ? Serait-il possible de préciser s’il n’y a eu que des dégâts matériels, des blessés, voire des morts ?

  4. Pour chacune de ces années, pourriez-vous indiquer le pourcentage de cas dans lesquels le trottinettiste serait responsable de l’accident ? Serait-il possible de préciser s’il n’y a eu que des dégâts matériels, des blessés, voire des morts ?

  5. Compte tenu de l’augmentation importante de la pratique du vélo mais aussi de la trottinette ces dernières années, notamment par des publics moins aguerris, pourriez-vous m’indiquer si les constats suisses et bruxellois se recoupent, même partiellement ? Et si ce n’est pas le cas, ce qui justifierait les différences ?

  6. Disposez-vous de chiffres des cyclistes à ce jour en région bruxelloise, mais également des trottinettistes ? Parmi eux, quelle est la part utilisant à la fois vélo et trottinette ?

  7. Une campagne de sensibilisation à l’usage responsable du vélo mais aussi de la trottinette a-t-elle été organisé récemment ? Et si ce n’est encore le cas, est-ce à l’ordre du jour prochainement ? Le cas échéant, faudrait-il prévoir des campagnes distinctes pour les cyclistes et les trottinettistes ?

  8. Pensez-vous qu’une campagne à l’image de la Suisse soit possible à Bruxelles, afin de mieux faire passer le message, et contribuer plus efficacement à diminuer le nombre de victimes de la route ?

 

 

 
 
Réponse    Pour les trottinettes électriques: la croissance du nombre d'accidents par e-step est légèrement inférieure à la croissance de l'utilisation des e-steps (partagés).

Pour les cyclistes :la croissance du nombre de cyclistes est plus forte que celle du nombre d'accidents :
- La croissance estimée du nombre de cyclistes sur la base des postes de comptage 2020-2021 est de +12,3%, la croissance du nombre de cyclistes blessés est de 0,5%.
- L'augmentation estimée du nombre de cyclistes sur la base du comptage des postes 2022 au 1er semestre 2022 par rapport au 1er semestre 2021 est de +38%, l'augmentation du nombre de cyclistes blessés est de +17%.

Le nombre d’accidents impliquant des cyclistes, avec blessé (toute gravité) en RBC s’élève à :
En 2018 : 877
En 2019 : 971
En 2020 : 1062
En 2021 : 1061
En 2022 (jusqu’au 30/06) : 533

Ces chiffres sont à mettre en perspective avec la très forte augmentation de la Pratique du vélo.

Le nombre d’accidents impliquant un usager de trottinette avec blessé (toute gravité) en RBC s’élève à :
En 2018 :150
En 2019 : 163
En 2020 : 459
En 2022 (jusqu’au 30/06) : 354


Les bases de données d’accident ne permettent pas d’identifier les responsabilités des parties impliquées. La responsabilité est établie par la justice.

Les bases de données d’accident ne permettent pas d’identifier les responsabilités des parties impliquées. La responsabilité est établie par la justice.
En région bruxelloise, nous travaillons sur la sensibilisation au respect des règles par tous. Nous remarquons à Bruxelles mais ailleurs également que le risque sur la route n’est pas réparti actuellement de manière équitable. Il n’est pas socialement acceptable que les usagers les plus vulnérables, qui occasionnent le moins de blessures à autrui, soient plus exposés aux accidents graves que ceux qui sont à l’origine de la majorité des blessures, et ce indépendamment de la notion de la responsabilité des parties dans l’accident.

Si tous les usagers commettent des erreurs en se déplaçant, elles n’ont pas toutes les mêmes conséquences en termes de gravité ou de risque pour autrui. On peut observer que la grande majorité des accidents graves impliquent au moins un conducteur de voiture. Les poids lourds sont également fortement concernés.
Les chiffres bruxellois confirment les tendances soulignées par la Commission européenne dans une étude portant sur l’année 2019, et qui concerne tous les pays européens confondus : les principales causes de décès sur la route impliquent des voitures comme opposant (ou des automobilistes sans opposants)

Les évolutions et chiffres disponibles sur l'usage du vélo et des trottinettes sont disponibles sur le site web.  La plupart des usagers de la ville ne sont pas assignés à un mode de déplacement et il n'est pas réellement possible sur base des données disponibles de déterminer un nombre d'usagers par mode mais plutôt un nombre de déplacements ou une fréquence d'usage des différents modes. Des données actualisées sur base de l'enquête déplacements permettront de préciser les différents usages de mobilité.


Pour les trottinettes privées, nous n’avons pas de chiffres.

Pour les trottinettes partagées, on estime à 120.000 utilisateurs uniques pour le mois de juin 22. Attention, il s’agit plutôt d’un bon ordre de grandeur. C’est calculé sur base du nombre d’utilisateurs du leader du marché qui représente 50% de part de marché qu’on a ensuite multiplié par 1.5 pour ne pas compter 2 x les utilisateurs de plusieurs services de trottinettes partagées.

Une importante campagne presse, d’information et de sensibilisation des usagers de trottinette aux nouvelles règles du code de la route a été réalisée cet été. De plus, la conduite sous influence étant remontée comme cause d’accident par les études menées en hôpitaux bruxellois, la récente campagne assuétude a été déclinée pour les usagers de trottinettes et pour les cyclistes.
D’autres actions sont également en préparation pour ce public cible en 2023.
Pour les cyclistes une campagne est également envisagée en 2023. Avec un scope particulier sur les nouveaux cyclistes.

Les 2 publics ciblent cités sont différents en répartition genrée, en âge, mais également en prise de risque, et vu l’utilisation massive d’engin de flotte partagée dans le cas des trottinettes.
Pour ces raisons, des campagnes distinctes sont pressenties.
Au-delà des campagnes de sensibilisation, un véritable « travail de fond » a été entrepris envers les élèves du primaire et du secondaire pour une meilleure habileté à vélo et en trottinette, ainsi qu’une meilleure connaissance des règles de circulation. Cela est rendu possible par un travail étroit et continu avec les asbl qui mènent de nombreux projets, tels que le « brevet du cycliste » ou le « brevet multimodal » (incluant la trottinette). Le but de ces actions est de former et sensibiliser les usagers de demain, dès le plus jeune âge, aux déplacements actifs en toute sécurité, pour tenter d’éviter les problèmes que vous évoquez.