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Question écrite concernant l'aménagement des logements Citydev pour les personnes en fauteuil roulant

de
Carla Dejonghe
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°947)

 
Date de réception: 28/11/2022 Date de publication: 17/01/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 13/01/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
12/12/2022 Recevable
 
Question   

En tant qu’opérateur public, Citydev construit avec succès des logements acquisitifs pour les Bruxellois. Les projets de ce genre doivent comprendre un quota de logements adaptés pour les personnes en situation de handicap. Citydev a de l'expérience dans ce domaine. Chaque logement pour personne en situation de handicap a ses propres besoins spécifiques. Il n'y a pas 2 logements PMR identiques car il n'y a pas 2 handicaps identiques. Pourtant, après toutes ces années, on note sur le terrain après la réception des logements que certains aménagements ne sont pas adaptés.

On trouve encore des logements dont l'accès immédiat doit se faire par un escalier, et où aucune rampe n'a été prévue, ou des bâtiments équipés de lourdes portes d'entrée, ce qu'on évite normalement dans les nouveaux logements publics et privés. Ce n'est pas adapté pour une personne en fauteuil roulant, ou avec un déambulateur, un vélo, un landau, etc. Ce n'est pas adapté aux PMR, ni aux personnes âgées, ni aux familles avec une poussette.

Dans ces projets, il nous est également revenu que même si le logement pouvait être acheté sur plan pour une personne en situation de handicap, c'est-à-dire avant finition et réception du logement, celui-ci était simplement parachevé avec une salle de bain, une cuisine, des portes intérieures standard, etc. Je suppose que c’est lié à l'adjudication pour l'achat de ces équipements intérieurs à grande échelle pour l'ensemble du projet, mais cela signifie que la personne en situation de handicap doit les démolir et réaménager son logement (souvent aux frais de la communauté). C'est de l'argent public gaspillé.

La présente question n'a assurément pas pour objectif d'obtenir une réponse sur la mauvaise tournure qu’ont pris des projets concrets, ni de remettre en cause le fonctionnement de Citydev à cet égard, mais bien d’interroger sur les méthodes de travail. Il convient en effet de tirer les leçons de l'expérience.

1.

  1. Lors de la construction et de la vente sur plan, quelle est la procédure suivie pour rendre les logements et leur entrée accessibles aux personnes en fauteuil roulant ? Ce qui convient aux personnes en fauteuil roulant convient en général aussi aux personnes âgées et aux familles avec enfants.

  2. La planification et les essais des matériaux et des aménagements font-ils appel à des experts du vécu ou à des spécialistes ? Quelle est la procédure suivie par CityDev ? Les portes d'accès, par exemple, sont-elles testées chez le fournisseur ?

2.

  1. En cas de vente sur plan, avant la finition, l'aménagement intérieur est-il revu en fonction des besoins des personnes en situation de handicap, si celles-ci sont intéressées par le projet et le logement ?

  2. Les personnes en situation de handicap concernées sont-elles consultées au préalable afin d'examiner les besoins réels avec le professionnel de santé et de discuter à l'avance des aménagements nécessaires ?

 

 
 
Réponse    J’ai l’honneur de vous apporter les éléments de réponse suivants :

1.A. Le Règlement Régional d’Urbanisme impose de garantir l’accessibilité pour les PMR jusqu’à la porte d’entrée de l’appartement. Les logements de Citydev sont conçus de telle sorte qu’ils soient
adaptables à tout moment et sont uniquement adaptés lors de la phase d’exécution si l’acheteur en fait la demande. Ainsi, le descriptif des logements moyens prévoit que la largeur minimale des feuilles de portes doit être de 92 cm, que la largeur minimale du hall d’entrée et des couloirs doit être de 150 cm, etc.

1.B. « Le Guide d’aide à la conception d’un logement adaptable » a été intégré dans le descriptif de Citydev afin de prévoir l’adaptabilité des logements. L’architecte doit veiller à la bonne exécution. Dans des cas exceptionnels, un avis est demandé à “la ligue Nationale pour personnes handicapées”.

2.A Oui, si le timing le permet.

2.B Oui, si le timing le permet et si l’acheteur donne son accord.

L’arrêté du GRBC du 26 septembre 2013 prévoit dans son article 8 § 6 que
par dérogation au § 3, al. 2, cinq pour cent des logements prévus dans un projet sont réservés aux personnes handicapées qui répondent aux conditions du § 1 et ce lors de la première journée de commercialisation.

Par ailleurs, l’article 1er de l’arrêté précité du GRBC prévoit ce qui suit : 15. Personne handicapée : la personne dont le handicap a été reconnu par une autorité fédérale, régionale ou communautaire. (il ne s’agit donc pas seulement d’utilisateurs de fauteuils roulants.)

La plupart des logements de Citydev sont vendus sur plan. Souvent, la mise en vente est lancée durant une phase dans laquelle il est encore possible d’apporter des modifications éventuelles au cahier des charges standard. Ce n’est cependant pas toujours le cas. Il se peut donc qu’une personne à mobilité réduite ou souffrant d’un autre handicap décide d’acheter un logement de Citydev à un moment où il n’est plus possible de prévoir des modifications structurelles. Evidemment, le candidat-acheteur en sera toujours informé au préalable.

Néanmoins, si en fonction du calendrier du chantier le timing de l’achat potentiel le permet, le vendeur de la construction analysera ensemble avec le candidat-acheteur la faisabilité des adaptations demandées pour ensuite lui soumettre des offres pour approbation, et au cas où celles-ci sont approuvées et confirmées par l’acheteur, il sera procédé à la réalisation des modifications demandées.

Tant Citydev que ses partenaires orientent des candidats potentiels souffrant d’un handicap dans la mesure du possible vers des organismes d’accompagnement (Ligue de la Sclérose en Plaques, Ligue Braille, travailleurs sociaux, … ) pour obtenir des conseils pratiques et financiers et pour se faire assister dans le cadre de leur dossier d’achat.