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Question écrite concernant le phasage des feux tricolores

de
Sevket Temiz
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1499)

 
Date de réception: 10/01/2023 Date de publication: 20/03/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 01/03/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
25/01/2023 Recevable
 
Question    Lors de la crise sanitaire, la programmation des feux de signalisation d’une centaine de carrefours de la capitale a été adaptée.

En effet, le faible trafic automobile de cette période expliquait cet allègement ad hoc.

Des cycles plus courts des feux verts pour automobiles ont été fixés sur certains carrefours afin de réduire le temps d’attente des piétons.

Par ailleurs, la Wallonie a approuvé un marché de modernisation des feux tricolores sur leur réseau routier régional.

Plus de 600 feux sur 700 installés deviendront des feux « intelligents ». Le but de ce projet est d’améliorer la fluidité du trafic et favoriser la priorité aux transports en commun.

Les bus seront dès lors même équipés de balises qui feront la liaison avec le contrôleur de l’installation tricolore dans le but de franchir prioritairement un carrefour.

Trop souvent, sur certains axes à Bruxelles, le phasage des feux tricolores permet le passage d’un trop petit nombre de véhicules, ce qui a tendance à allonger les files de trafic routier en zone urbaine.

Madame la ministre, mes questions sont donc :

  • Quelle est la stratégie utilisée à ce jour par Bruxelles Mobilité afin de réguler au mieux le phasage des feux de signalisation en zone urbaine ?

  • Combien de secondes doivent attendre les automobilistes en zone urbaine aujourd’hui :

    • Pendant les heures de pointe en journée ?

    • Pendant les heures creuses en journée ?

    • Pendant les heures de pointe en soirée ?

    • Pendant les heures creuses en soirée ?

  • Quelle est la fréquence de réévaluations des temps d’attente des feux tricolores ?

  • Quels sont les critères pris en compte pour déterminer le temps d’attente au feu rouge

  • Quelles sont les retards constatés sur le réseau bus de la Stib et les arguments mis avant par les conducteurs de bus impactés ?

 
 
Réponse    Tout d’abord, il est important de noter que les carrefours à feux ont comme rôle principal la sécurité routière. Le rôle sécuritaire est défini dans le code de la route et le code du gestionnaire. Le fonctionnement des carrefours à feux est contraint par ces textes légaux, reprenant notamment des durées de vert minimales pour les piétons. De même, certaines bonnes pratiques visent à améliorer la sécurité routière des carrefours à feux.

Ensuite, les feux permettent de faire de la gestion de la mobilité. C’est ainsi que de nombreux feux sont équipés pour favoriser la performance des transports en commun.

Pour les véhicules privés, des stratégies sont aussi développées avec la gestion dynamique des feux, décrit dans le plan Good Move.

Les critères ayant une influence sur le type de programmation réalisé étant, de façon non-exhaustive :
- Aménagement (nombres de bandes, site propre, pistes cyclables, etc)
- Présence de transport en commun et priorité donnée
- La spécialisation modale des voiries des différentes branches

Concernant les temps d’attente au rouge pour un automobiliste, cela dépend principalement du trajet réalisé (voiries et carrefours empruntés) et de la saturation du réseau. De plus, de nombreux carrefours fonctionnent à la demande ou à la détection des usagers. Il faut noter aussi que certains carrefours sont modifiés en temps réel par les opérateurs trafic au sein du Centre de Mobilité sur base d’évènements ou de situations spécifiques.

Les fréquences de réévaluation sont variables, en fonction des retours du terrain et des éventuels dysfonctionnements.
Les retards sur le réseau de bus de la STIB sont généralement dus aux embarras de circulation : densité de la circulation automobile, incidents, voitures mal garées, etc.

+/- 70% des carrefours régionaux sont équipés de la télécommande des feux pour les transports en commun, représentant plus de 85% des carrefours à feux régionaux où des véhicules de la STIB circulent.
De même, actuellement, déjà plus de 65% des contrôleurs de carrefours (346 sur 521 contrôleurs au total) sont reliés à la centrale des feux, permettant une télésurveillance et une télégestion sur ces carrefours. Cette télégestion permet notamment d’adapter les fonctionnements en temps réel sur base d’évènements ou de stratégies spécifiques. Certaines de ces adaptations se font automatiquement, par exemple lors de fermeture « tunnel », d’autres manuellement, sur base d’observations trafic ou d’évènements.






Fin 2024, plus de 80% des contrôleurs de carrefours régionaux seront connectés à la centrale des feux.

· Le temps d’attente au rouge total pour un automobiliste dépend principalement du trajet réalisé (voiries et carrefours empruntés) et de la saturation du réseau.

Sur base de temps de trajet en heures creuses de référence sur un panel de 25 routes en RBC, l’heure de pointe du matin engendre une durée de trajet supplémentaire de +/- 10% tandis que l’heure de pointe du soir engendre une augmentation de plus de 22%.
Les carrefours fonctionnent sur base d’une logique de cycle, c’est-à-dire une période durant laquelle tous les signaux sont passés 1x au vert (hors fonctionnement à la demande). Ainsi, lorsque c’est rouge pour un signal, un autre est au vert (sauf durée légale de dégagement où le rouge est commun, afin de dégager le carrefour).
Les temps de cycle de la plupart des carrefours à feux régionaux sont inférieurs à 120s (2 minutes). Cette durée peut être supérieure sur de très gros axes ou sur les carrefours avec de très nombreux transports en commun ou mouvements automobiles ou modes actifs.
Plus de 95% des carrefours à feux régionaux fonctionnent selon un cycle variable. Ils dépendent notamment de détections « automobiles » (pour prolongation ou demande de vert), de détections des modes actifs (principalement pour demande de vert, avec priorité) et de détections des transports en commun (avec priorité, influençant la durée des autres signaux). Ainsi, les durées de vert (et donc de rouge) dépendent des détections et sont variables à chaque cycle.

De même, de nombreux axes sont coordonnés, ce qui signifie que l’état du signal au carrefour suivant est fonction de l’état du signal du précédent carrefour. Toutefois, la plupart des axes coordonnés fonctionnent avec une logique variable puisque les transports en commun y restent prioritaires. La plupart des axes étant bidirectionnels (exceptions faites sur Loi et Belliard), la coordination n’est pas une onde verte mais vise à optimiser le temps de trajet global ou dans une direction, en fonction de l’heure de la journée ou de la situation trafic.

Enfin, la télégestion grâce à la centrale des feux permet aux opérateurs trafic au sein du Centre de Mobilité d’adapter en temps réel le fonctionnement des carrefours à feux sur base d’évènements ou de situation « trafic » spécifique.

Pour exemple sur un carrefour spécifique, la moyenne de rouge du signal au carrefour Tervueren/Jules de Trooz direction Montgomery est de :
- 37s avec un écart-type de 2s la nuit
- 45s avec un écart-type de 9s en heures de pointe matin
- 40s avec un écart-type de 6s en journée
- 45s avec un écart-type de 9s en heures de pointe du soir



A noter que la taille du cycle est de 80s la nuit, 95s en journée et 110s en heures de pointe. Ainsi, même si l’on remarque que les temps de rouge sont plus longs en heure de pointe, les temps de vert le sont également, et sont proportionnellement plus importants. Cela signifie a contrario que le rouge moyen est plus long pour le signal des voiries transversales.

L’axe étant coordonné, la probabilité d’avoir le vert au carrefour suivant dépend de la coordination et est, en fonctionnement nominale, supérieure en heures de pointe matin qu’en heures de pointe du soir.

· Actuellement, BM revoit la programmation de 80 à 100 carrefours chaque année. Plus de 70% d’entre elles se font sur base des projets en cours, telles que la mise en centrale des contrôleurs de carrefours ou l’installation de la télécommande des feux par les transports en commun. Les autres font suite à des adaptations d’aménagement, à des adaptations « chantier » ou à des petites modifications suite à des plaintes ou la possibilité d’améliorations.

Ainsi, chaque année, la programmation est revue sur plus de 15% des carrefours à feux régionaux.
Comme signalé, la centrale des feux permet d’adapter à distance le fonctionnement des carrefours à feux. Ceci se fait sur base de programmes prédéfinis dans la programmation.
Ainsi, les chiffres fournis ci-dessus concernent les reprogrammations et non les changements de programmes depuis la centrale des feux dans le cadre de la télégestion.

· Comme signalé ci-dessus, la programmation des carrefours à feux se base sur différentes stratégies et projets. Les critères ayant une influence sur le type de programmation réalisé étant, de façon non-exhaustive :
- Aménagement (nombres de bandes, site propre, pistes cyclables, etc)
- Présence de transport en commun et priorité donnée
- SMV (spécialisation modale des voiries) des différentes branches

· Plus de 85% des carrefours à feux régionaux où des véhicules de la STIB circulent sont télécommandés par ceux-ci. La télécommande permet d’améliorer la régularité des différentes lignes des transports en commun.