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Question écrite concernant le transport de personnes sur l'eau

de
Bertin Mampaka Mankamba
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1488)

 
Date de réception: 03/07/2023 Date de publication: 30/08/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 28/08/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
05/07/2023 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Le secteur du transport est une source d’émissions de gaz à effet de serre significative, en Région de Bruxelles-capitale. 

Afin de lutter contre cela, on apprenait fin 2019 qu’un bateau-taxi électrique avait été testé dans les eaux du Port de Bruxelles. Par ailleurs, le Port de Bruxelles avait mis en place un groupe de travail avec les acteurs et clients potentiels de ce type de mode de transport.

  • Pouvez-vous nous partager les conclusions du groupe de travail mis en place par le Port de Bruxelles ? 

  • Quels sont les avantages et inconvénients qui ressortent de ce mode de transport ? 

  • D’autres tests ont-ils eu lieu après ce premier test de bateau-taxi électrique ?  

  •  Quelle est l’ambition de la Région Bruxelles-Capitale de mettre en place en place ce type de transport ?

 
 
Réponse    1.
Pour rappel : A l’occasion des Research and Innovation Days, organisés chez Kanal et sur le quai des Péniches par la Commission européenne du 24 au 26 septembre 2019, un bateau-taxi électrique avait été testé dans les eaux du Port de Bruxelles.

L’occasion pour le Port de rappeler que la voie d’eau, si elle est avant tout une voie pour le transport durable des marchandises, peut aussi se diversifier et accueillir d’autres formes de transport, dont le transport de passagers.


A l’occasion de ce test, et en lien avec son nouveau masterplan, le Port de Bruxelles a fait part à SeaBubbles (Startup française qui conçoit et construit ces bateaux avec la philosophie « zéro vague, zéro bruit, zéro émission) de la disponibilité de la voie d’eau si la startup désirait organiser un test à plus grande échelle à Bruxelles.

Plusieurs points d’embarquement existent en effet d’ores et déjà, qui pourraient être exploités par SeaBubbles : bassin Béco, Dockx, BRYC, Brussels Cruise Terminal, etc.

Dès 2019, je soutenais l’initiative du Port de Bruxelles de mettre en place un groupe de travail avec les acteurs et clients potentiels de ce type de mode de transport .

Seabubbles n’a cependant pas donné suite à Bruxelles… mais a présenté son prototype à plusieurs grandes villes internationales, son souhait étant d’être installée dans une cinquantaine de villes à l’horizon 2024-2025 et intégrée dans les systèmes de transports urbains et à la vie quotidienne des citoyens.

Il n’y a donc pas eu de groupe de travail mis en place par le Port de Bruxelles dans ce cadre, faute de partenaire.
2.
Avantage :
- Moins d’émission carbone par rapport aux bateaux conventionnels ;
- Moins de pollution sonore ;
- Moins de vagues créées grâce au design du bateau donc moins de risque de dommages et permet une vitesse plus rapide.

Inconvénients :
- Nécessite un emplacement avec infrastructure pour recharger ;
- Nécessite un dispositif, une infrastructure pour permettre des arrêts le long du canal ;
- Prix, investissement (prix annoncé en 2019 : 140.000 €) ;
- Vitesse limitée à certains endroits en raison de l’interaction avec les autres utilisateurs ;
- Autonomie versus vitesse.
3.
Le Port de Bruxelles n’a pas été sollicité pour d’autres tests de bateau-taxi électrique.

Par contre, le Port de Bruxelles a été approché pour faire des tests dans le cadre d’activités touristiques à bord de petits bateaux électriques.

L’un des projets visait à proposer aux touristes des sorties nautiques depuis le bassin Béco avec les « IrisBoats » (selon le promoteur : faciles à manœuvrer, lents, ne nécessitant aucun permis, silencieux et écologiques – électriques - , d’une capacité de 5 à 7 personnes) permettant de flâner le long des berges.

Ce projet était lié à une offre HORECA (QuayFood).

Des tests ont été réalisés au niveau du BRYC pour voir si les bateaux répondaient aux attentes et pour évaluer l’autonomie de navigation. Ces tests ont été concluants.

Le second était proposé par un accélérateur de projets culturels, sociaux et solidaires et consistait en croisière électrique sur le canal, visant plutôt le sud de la région. Le Boateke (piloté par un skipper au fait des règles de navigation) est un bateau électrique d’une capacité de 10 personnes, qui se veut une offre conviviale et complémentaire aux excursions fluviales et au Waterbus. Le promoteur du projet espérait pouvoir lancer un prototype cet été, mais son échéancier a accusé un peu de retard.


La demande pour des activités touristiques sur le canal avec des bateaux électriques est en augmentation cette année-ci.

Afin d’assurer les aspects liés à la sécurité et une bonne cohabitation entre les différents usagers de la voie d’eau, le Port de Bruxelles doit encore rencontrer plus avant les demandeurs, étudier les aspects techniques et logistiques pour l’accueil de ce type d’activités.

Il envisage de lancer un appel à projets pour la fin de l’année 2023 afin d’essayer de proposer une activité pour la haute saison 2024.
4.
La Région de Bruxelles-Capitale soutient le principe d’une mobilité douce et durable, y compris sur le Canal.

Elle souligne cependant que la fonction première du Canal est le transport de marchandises et qu’une multiplication du trafic de personnes ne peut se faire au détriment de la navigation marchande.

Désireux de prendre part aux nouvelles opportunités de déplacement durable, le Port envisage de lancer en 2024 un appel à projet pour accueillir des activités de promenade en bateau électrique.

En effet, le transport par voie fluviale via le waterbus est existant mais ne permet pas dans un futur proche de remplacer le carburant par une propulsion électrique.

D’autres alternatives à l’électricité et au carburant fossile tel que l’hydrogène sont prises en compte.