Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant la collaboration entre le CEFIG et Brusafe.brussels pour les préformations d’agent de police

de
David Leisterh
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°1191)

 
Date de réception: 07/09/2023 Date de publication: 14/12/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 29/11/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
06/10/2023 Recevable p.m.
 
Question    Les préformations et les formations pour devenir agent de police revêtent une importance capitale pour la sécurité d'une ville telle que Bruxelles. En tant que gardiens de l'ordre public, les agents de police sont chargés de maintenir la paix, de prévenir la criminalité et de réagir efficacement en cas d'urgence. Leur rôle est essentiel pour garantir la sécurité des résidents, des visiteurs et de l'ensemble de la communauté. Avec des agents de police bien formés, Bruxelles renforce sa capacité à prévenir et à résoudre les problèmes de sécurité, contribuant ainsi à créer un environnement plus sûr et plus paisible pour tous ses habitants. C’est d’autant plus important lorsque l’on connait les situations déplorables dans lesquelles se trouvent la Gare de Bruxelles-Nord et la Gare de Bruxelles-Midi.

A Bruxelles, Brusafe s'occupe de faire les sélections pour la préformation et par après, c'est le CEFIG qui donne la préformation. Pourtant, lorsque l’on effectue des recherches sur cette préformation, nous constatons que aussi Bruxelles Formation que le CEFIG renseignent de fausses informations quant aux conditions d’accès à cette préformation pour se préparer aux examens d’entrée à la police. En effet, les deux renseignent comme condition obligatoire le fait de ne pas avoir obtenu son CESS, alors que dans les faits et après un appel auprès du CEFIG, il s’avère que ce n’est absolument pas une condition. C’est d’ailleurs un non-sens de pénaliser ceux qui ont réussi leur parcours en école secondaire. Comment se fait-il qu’aucun responsable à Bruxelles Formation, au CEFIG ou même les collaborateurs de votre cabinet chargés de cette matière ne s’est rendu compte de cette erreur ? A l’heure actuelle où le manque d’effectifs policier est criant, notamment à cause de ces difficultés à recruter, c’est un manquement qui interpelle.

Monsieur le Ministre, la lisibilité des conditions d'accès à une formation est d'une importance cruciale pour éviter que des personnes désireuses d'intégrer cette formation ne soient découragées avant même d'avoir eu la chance de postuler. Des critères d'admission complexes ou flous peuvent constituer des barrières pour des individus talentueux et motivés et accentuer le manque d’effectifs de police dans notre Région.

Dès lors, Monsieur le Ministre, mes questions sont les suivantes :

  • Avez-vous eu des contacts avec Bruxelles Formation et le CEFIG concernant des anomalies dans le contenu de cette préformation ?

  • Est-ce qu’une évaluation de la coopération entre Brusafe et le CEFIG est sur la table du Gouvernement ? Le cas échéant, quel est le calendrier associé ?

  • Quel est le nombre de places au total pour la préformation d’agent de police et jugez-vous ce nombre suffisant au regard des besoins actuels de notre Région ?

  • Pour chaque année depuis 2019, combien de personnes ont suivi une préformation pour devenir agent de police ? En parallèle, combien y a-t-il eu d’abandons ?

  • A la suite de cette préformation, combien de personnes ont réussi les examens d’admission depuis 2019 ?

  • Dans la préformation d’agent de police en Wallonie, des cours de néerlandais sont dispensés alors que ce n’est pas le cas à Bruxelles. Quelles en sont les raisons ?

 
 
Réponse    J’ai l’honneur de vous adresser les éléments de réponse suivants :

L'objectif principal des préformations organisées est de réduire, tant que faire se peut, le taux élevé d'échec aux épreuves de sélection de la police en offrant aux candidats une opportunité de préparation. Le contenu de celles-ci est directement basé sur les procédures de sélection à la police, en tenant compte des exigences particulières de la profession. Il s’agir de préparer les candidats aux tests cognitifs, à l'évaluation de la personnalité, tout en renforçant leur capacité de raisonnement abstrait et numérique.


La sensibilisation aux valeurs professionnelles et aux codes sociaux en fait aussi partie intégrante. Il est à souligner que les cours de néerlandais ne sont pas inclus dans le programme, car la connaissance du néerlandais n'est pas évaluée lors de la sélection par le service de la sélection et du recrutement de la direction du personnel de la police fédérale.

Il convient également de rappeler que ces préformations ne constituent pas une condition préalable à la candidature à la police, mais une opportunité pour les candidats d'augmenter leurs chances de réussite.

Pour ce qui concerne spécifiquement la préformation « agent de sécurisation / de police», subsidiée par Bruxelles-Formation, l’organisme précise qu’il s’agit d’une préformation d'insertion socioprofessionnelle ayant pour objectif de donner une chance à des personnes sans diplôme de développer les compétences nécessaires pour réussir les épreuves. Comme exigé dans le cahier des charges, 80 % au moins des stagiaires ne peuvent pas avoir le CESS.

Auparavant, la procédure de sélection pour la police exemptait de l'évaluation cognitive les candidats titulaires d'un CESS ou d'autres diplômes. Cependant, depuis septembre 2021, tous les candidats sont tenus de passer les tests cognitifs. La priorité est dès lors donnée aux personnes sans diplôme, sans toutefois exclure les personnes avec CESS.


Concernant l’évaluation de la coopération entre Brusafe et le CEFIG, le marché public les liant a débuté en 2020 et prendra fin en décembre 2024. Des évaluations sont réalisées chaque année afin de répondre au mieux aux besoins des candidats. Par ailleurs, le CEFIG est également soumis au contrôle de ses pouvoirs subsidiant que sont Bruxelles-Formation et Actiris. Ainsi, les programmes, les conditions d'accès et les spécificités du public cible sont contrôlés et évalués annuellement.


Pour ce qui a trait au nombre de places au niveau de la préformation d’agent de police, celui-ci est de maximum 16 personnes. Depuis l'attribution du marché public en 2020, Brusafe a commandé chaque année 3 préformations inspecteur (2 préformations en cours de jour et 1 préformation en cours du soir).

Deux préformations pour les agents de sécurisation / de police ont également lieu chaque année (subsidiées par Bruxelles-Formation).

Le Centre d'Orientation au Recrutement (COR) de Brusafe en collaboration avec le CEFIG sélectionne les candidats agents et inspecteurs. Il faut savoir qu’un candidat souhaitant suivre une préformation est invité à participer à une séance d’information, un entretien de clarification du projet et enfin, à une simulation du test cognitif. À la suite de cette simulation, il existe 3 possibilités :

1) soit le candidat n’a pas les prérequis minimums pour suivre la préformation. Une formation de base lui sera alors proposée auprès d’un opérateur de formation,

2) soit le candidat dispose des prérequis, il n’a alors pas besoin de préformation, et un accompagnement individuel lui sera proposé,

3) soit le candidat dispose des capacités d’atteindre rapidement les prérequis et il sera donc invité à suivre la préformation et ce, après un entretien de sélection afin d’évaluer sa motivation et sa disponibilité pour les 14 semaines de cours.


Le COR prend en charge toute personne ne remplissant pas les conditions pour être accompagnée par le CEFIG (par exemple, les candidats agents non-inscrits comme demandeuses d'emploi), et propose un accompagnement individuel et sur mesure dans ce cas.

En matière de chiffres, Brusafe a commandé au CEFIG, depuis le début du marché public soit en 2020, 12 préformations « Inspecteurs » pour un total de 156 candidats qui ont suivi la formation jusqu’au bout sur les 4 ans (35 abandons).

Depuis 2019, Bruxelles-Formation a quant à lui subsidié 10 préformations « Agent de sécurisation / de police », pour un total de 109 candidats qui ont suivi la formation jusqu’au bout. Le nombre d’abandons sur la période analysée est de : 18 pour les inspecteurs et 27 pour les agents.


Les raisons des abandons peuvent s’expliquer par l'abandon du projet police pour des motifs très personnels, mais aussi par le décalage important qu'il peut y avoir entre la formation et le moment où le recrutement est ouvert (c'est surtout le cas pour les agents). En effet, à la suite de la réforme de septembre 2021, l’obligation d'un casier vierge est devenue obligatoire pour postuler, ce qui a conduit à l’abandon d'un certain nombre de candidats ne remplissant pas cette condition nouvelle.



Il est à noter que les campagnes de sélection des « Agents de sécurisation / de police » sont ponctuelles alors que la sélection « Inspecteur » est permanente.

Concernant les taux de réussite en matière d’examens d’admissions, beaucoup de candidats, une fois passé les tests, décident de n’y apporter aucune suite.

Des informations qui m’ont été communiquées et obtenues auprès de candidats accompagnés par le CEFIG et le COR, il apparaît que sur 149 candidats accompagnés, 123 ont intégré l’ERIP. Le nombre de candidat ayant intégré les autres écoles de police est quant à lui inconnu. Pour 2019, sur 193 aspirants ERIP en formation de base, 6 inspecteurs et 1 agent ont bénéficié d’un accompagnent par le CEFIG et le COR.

On notera une évolution positive puisque qu’à la date du 15 septembre 2023, sur 52 aspirants ERIP en formation de base, 9 inspecteurs et 10 agents ont bénéficié d’un accompagnement par le CEFIG et le COR.

Concrètement, au total depuis 2019, 82 candidats qui ont reçu un accompagnement sont devenus inspecteurs et 41 candidats sont devenus agents.