Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant les inondations

de
Hasan Koyuncu
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1791)

 
Date de réception: 16/11/2023 Date de publication: 19/01/2024
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 22/12/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
24/11/2023 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Le vendredi soir vers 19h15, les pompiers ont dû intervenir à Saint-Josse-ten-Noode afin d’éviter l’inondation d’une habitation située à l’angle de la chaussée de Louvain suite aux fortes pluies et à l’absence d’avaloirs dans la rue à cause des travaux. Les pompiers ont pu ainsi intervenir et instaurer un barrage à l’aide de sacs de sable pour protéger l’habitation.

Ces dernières années, Bruxelles est de plus en plus exposée à ce genre d’incidents d’autant plus que le nombre de travaux augmente. Des situations pareilles causent des dommages matériels et nuisent à la sécurité des habitants.

Vu la récurrence de ce type d’incident, je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

  • Quels sont les dispositifs mis en place en cas de travaux pour permettre à l’eau de ruisseler correctement et éviter des inondations ponctuelles ?

  • Plus globalement, quels dispositifs sont mis en place pour éviter cette problématique ?

 

 

 
 
Réponse    La région doit effectivement pouvoir faire face à un climat de plus en plus extrême en travaillant sur la résilience urbaine et en réinstaurant le cycle naturel de l’eau de pluie en ville. La goutte d’eau doit idéalement être infiltré dans le sol là où elle tombe, ou en tout cas à proximité plutôt que de surcharger le système d’égout déjà saturé.


Lors de travaux lourds nous mettons tout en place en termes de systèmes de protection pour ne pas causer des nuisances localement.
Plus spécifiquement, quand les travaux déconnectent les systèmes d’avaloirs ou que ceux-ci se trouvent plus haut que le fond de terrassement, l’eau de pluie ne s’évacue pas. En effet, les cavités (fond de coffre de voirie) se remplissent d’eau avant d’atteindre les avaloirs adjacents ou restant. Lors de la reprise du chantier, un système de pompe permet d’évacuer le trop plein qui ne se serait pas infiltré vers la nappe aquifère.
Quand cette accumulation d’eau se fait en trottoir, il est rare que le niveau d’eau puisse atteindre les habitations. Cependant, les cavités creusées dans les trottoirs peuvent parfois causer des dégâts par infiltration vers les caves. Il est très compliqué de prévoir et de protéger les fouilles car les tentes et bâches ne résistent pas au vent ou se gonflent d’eau. Dans ces cas très rares, les assurances tous risques chantiers de l’entrepreneur interviennent.
Concernant les eaux de ruissellement, elles sont problématiques dans des voiries en très fortes pentes, au bout de laquelle se situe des habitations. Dans ce cas, le barrage peut être efficace mais il constitue une barrière difficilement franchissable pour les riverains. Dès lors, il ne peut pas être préventivement
Pendant les heures de présence des ouvriers sur le chantier, l’entreprise est à même de réagir, mais en dehors de cette présence, l’intervention des pompiers peut aussi être sollicitée. Fort heureusement, le nombre de voirie où ce cas est probable est assez limité (chaussée d’Ixelles, rue Malibran, chaussée de Louvain, rue Scailquin, boulevard Botanique, …).
Par ailleurs, tout ceci est valable pour autant que les égouts ne soient pas saturés, ce qui rajoute un élément perturbateur supplémentaire qui plaide en faveur de la déconnection des eaux pluviales vis à vis des systèmes d’égouttage.
Notons également que nous tenons compte de la météo pour ne pas démonter de grandes surfaces sans être sûr de pouvoir reposer la nouvelle fondation ainsi que le revêtement définitif dans un temps relativement raisonnable.

De façon plus macro, et pour atténuer ces problèmes, nous mettons tout en œuvre de faire des grands projets de réaménagement exemplaires en termes de gestion de l’eau de pluie (et de nature bien entendu).
Les systèmes de déconnexion par réalisation de noues/jardins de pluie ont été testés sur le boulevard de la Woluwé ou la chaussée de Neerstalle plus récemment et apportent leurs fruits.
Aussi, le système de voiries réservoir est actuellement à l’étude à Bruxelles Mobilité et va être testée dans des projets d’ampleur comme la rénovation de la chaussée de Ninove.yes L’augmentation de la végétalisation et des revêtement semi perméable permet de réduire de façon importante les eaux pluviales. Tout ceci en adéquation avec les visions de Bruxelles Environnement et d’Urban (nouveau Reglement Régionnal d’Urbanisme en cours de validation).
D'ailleurs, nous investissons également chaque année deux millions pour maximiser les “quick wins” en termes de déminéralisation et de végétalistion des voiries régionales, car chaque mètre carré compte.