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Question écrite concernant la gestion des incendies de véhicules électriques.

de
Jamal Ikazban
à
Ans Persoons, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°870)

 
Date de réception: 18/01/2023 Date de publication: 27/07/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 27/07/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
05/07/2023 Recevable p.m.
 
Question   

A Bruxelles, nous sommes de plus en plus confrontés à des véhicules en feu. Quand le véhicule qui s’embrase est électrique, l’éteindre nécessite une procédure très rigoureuse et demande énormément d’eau, vingt fois plus que pour circonscrire les flammes d’un véhicule thermique.

Lorsque le feu prend naissance dans une voiture électrique, la batterie de lithium qui la compose constitue le cœur du problème puisqu’elle participe à y augmenter la température et le feu s’y propage plus rapidement que s’il s’agissait d’un moteur thermique.

Le porte-parole d’une zone de pompiers du Brabant flamand indique que pour éteindre un véhicule électrique qui brûle, « le feu est éteint à l’eau de manière traditionnelle, ce qui nécessite environ 2000 litres, ce qui équivaut à plus ou moins le contenu d’un camion de pompiers (…) une fois les flammes éteintes, il faut encore refroidir le véhicule électrique pendant plusieurs heures ».

Immerger la voiture électrique dans l’eau est pour le moment la seule méthode efficace pour la refroidir et éviter tout nouveau départ de feu.

Les conteneurs destinés à cette opération contiennent 25.000 à 40.000 litres d’eau.

Au vu de cette procédure particulière, Monsieur le Ministre, j’aurais voulu savoir :

  1. De combien de conteneurs dispose-t-on en Région bruxelloise pour circonscrire les feux de véhicules électriques ?

  2. Quels sont les dimensions et le poids de ces conteneurs ?

  3. Ces conteneurs peuvent-ils également contenir des camionnettes électriques qui auraient pris feu ?

  4. Qu’est ce qui est mis en place pour les feux dans les parkings souterrains ?

  5. Quelle est la procédure en cas d’incendie dans un parking souterrain ? Le véhicule incendié est-il remorqué hors du parking et immergé dans le conteneur ?

  6. Les pompiers reçoivent ils une formation spécifique à l’extinction des feux de voitures électriques ? Si oui, où se forment-ils ? Et en quoi consiste cette formation ?

  7. Combien de pompiers ont ainsi été formés aux feux de véhicules électriques ?

 
 
Réponse    Le SIAMU dispose actuellement d’un tel conteneur et, si nécessaire, il peut faire appel à des conteneurs d'Audi Bruxelles ou d'autres zones d'incendie.
les dimensions et le poids de ces conteneurs :
Longueur : 6 m – Largeur : 2,30 m – Hauteur : 1,70 m, Poids inconnu

Ces conteneurs peuvent contenir des camionnettes électriques qui auraient pris feu.

Des autopompes “normales” et un charriot télescopique sont disponible pour sortir les véhicules du parking.

L’extinction des véhicules électriques ne nécessite pas de matériel spécifique, c’est le même que pour les véhicules conventionnels.
Toutefois, il peut y avoir une difficulté en cas de problème avec les batteries, mais ce n'est pas systématique. Il ne s'agit donc pas d'un incendie mais d'une réaction incontrôlable de la batterie et dans ce cas, la pratique courante actuelle consiste alors à immerger le véhicule dans un récipient d''eau. Cependant, de nouvelles études en Allemagne et ailleurs montrent que l'immersion de ces batteries dans l'eau (pendant de longues périodes) ne présente aucune valeur ajoutée, le problème serait résolu plus rapidement en laissant simplement la batterie réagir. C'est beaucoup plus court, moins cher et une entreprise externe n'a pas à éliminer les eaux usées chimiques. Le SIAMU étudie actuellement l'opportunité d'appliquer cette technique à Bruxelles.

Par le passé, le personnel a déjà reçu une formation sur l'extinction d'un véhicule électrique dans le cadre des recyclages.
Ceci était basé sur la procédure fédérale de feu de voiture.

Aujourd'hui, le problème ne concerne pas seulement les voitures. Les autobus et les camions sont également de plus en plus alimentés de manière alternative au moteur à combustion.
L'évolution technologique ne cesse de progresser, une véritable transition énergétique est en train de s'opérer dans notre société.
La technologie des batteries joue un rôle important à cet égard : grandes batteries dans les voitures, batteries dans les foyers. Des batteries plus petites dans les scooters électriques, les aspirateurs, etc. Ces innovations confrontent les pompiers à de nouveaux incendies et à de nouveaux problèmes. En 2022, les pompier.ère.s se sont associés au centre de formation des pompiers de Bruxelles pour former des instructeurs "transition énergétique" qui ont reçu une formation de 5 jours sur toutes ces questions.
Des contacts sont également en cours avec Renault, qui est prêt à donner un séminaire et à fournir des véhicules d'entraînement. Des contacts sont également pris avec d'autres services d'incendie comme celui de Berlin.
À partir de 2023, ils assureront la formation des pompier.ère.s bruxellois.es dans une trajectoire qui s'étendra de 2023 à 2025.
Enfin, Bruxelles participe également à un projet européen Hyresponder sur les véhicules à hydrogène. Nous voulons offrir une formation concrète à ce sujet à partir de 2024.

Presque tous les pompiers ont reçu une formation de base, il y a quelques années. Un pool d’instructeurs a été formé de manière avancée en 2022 et prendront en charge, dès cette année, la formation avancée des agent.e.s opérationnel.le.s du SIAMU au long d’un parcours qui s’étendra sur 3 ans. Des adaptations régulières interviendront vraisemblablement du fait de l’évolution rapide des technologies dans ce domaine.