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Question écrite concernant la thermographie aérienne des bâtiments bruxellois.

de
Mohamed Ouriaghli
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1391)

 
Date de réception: 28/02/2023 Date de publication: 13/04/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 11/04/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
23/03/2023 Recevable p.m.
 
Question    La commune de Woluwe-Saint-Pierre a récemment annoncé qu’elle allait procéder à une opération de thermographie aérienne des toitures de tous les bâtiments de son territoire avec l’objectif d’en mesurer les déperditions thermiques. Ce travail permettra de sensibiliser les habitants, les entreprises et les acteurs publics sur les problématiques d’isolation thermique.

Le recours à la thermographie aérienne est une technique intéressante pour les autorités publiques car les relevés de déperditions calorifiques des toitures qui sont effectués de nuit par un avion équipé d’une caméra infrarouge sont assez précis.

C’est en décembre 2008 que Bruxelles a connu sa première thermographie aérienne. Grâce à la cartographie établie, les bruxellois.es ont pu se faire une idée du taux d’isolation de leur toiture, leur permettant d’agir pour diminuer leur facture énergétique et pour limiter leur émission de gaz à effet de serre.

En Région bruxelloise, ce sont les logements qui consomment le plus. Une maison peu ou mal isolée provoque de larges déperditions de la chaleur produite par le chauffage via les parois du logement. Toute initiative pour diminuer la consommation d’énergie et les émissions de CO2 dans les logements doit être exploitée en ces temps de crise énergétique et période économiquement difficile pour les citoyen.ne.s.

Mes questions sont les suivantes?:

  • D’autres communes que Woluwe-Saint-Pierre ont pris dans le passé ou ambitionnent de prendre dans le futur une initiative de thermographie aérienne de leurs biens publics et/ou privés. Pouvez-vous nous dresser le bilan des communes concernées ? Bénéficient-elles d’un éventuel appui de la Région pour ce faire ?

  • Quels sont les enseignements engrangés par la Région bruxelloise depuis la première thermographie aérienne de 2008 ? Quelles sont les évolutions qu’a connu cet outil jusqu’à présent, quid de la thermographie des façades par exemple puisque les déperditions s’effectuent aussi par les vitres et façades ? Quel retour d’expérience pouvez-vous nous faire des éventuelles actualisations de la cartographie au fil des années ? Trouvez-vous pertinent de renouveler cette expérience à l’échelle de la Région et à son initiative ?

  • Pouvez-vous nous informer de la répartition actuelle du bâti bruxellois en fonction des taux de déperditions recueillis ? Quel.le.s sont les communes et quartiers les moins bien loti.e.s en la matière ? Quels sont les efforts d’investissements y consentis par la Région ? Cette dernière a-t-elle connaissance du nombre et du type d’actions prises par les communes et/ou les habitants-même suite aux opérations de thermographies ?

  • Enfin, quelles sont les mesures prises par la Région et les communes pour garantir le respect de la vie privée des habitants en évitant que les données récoltées soient utilisées à d’autres fins ?

 
 
Réponse    Je vous remercie pour votre question et l’intérêt que vous portez à la sensibilisation des bruxellois à la performance énergétique de leur logement. C’est aussi une de nos préoccupations majeures dans le cadre de la RENOLUTION : il apparaît que les occupants d’un logement ont tendance à en surestimer la performance énergétique et n’envisagent donc pas de travaux de rénovation, qui seraient pourtant nécessaire pour réduire leur facture énergétique.
Comme vous le mentionnez justement, Bruxelles environnement a effectué une thermographie aérienne en 2008. A cette époque, la thermographie avait été faite essentiellement à des fins de sensibilisation, comme outil de communication. Il ne s’agissait pas de l’utiliser comme outil de diagnostic car cet outil n’est pas assez précis. Si le logement est inoccupé le jour de la thermographie, ou le logement non chauffé ou peu chauffé, la toiture ne présentera pas de déperdition (couleur rouge) alors que l’isolation n’est pas nécessairement suffisante. Pour mesurer les déperditions ou la performance énergétique du bien, il est donc préférable d’en référer au certificat PEB du logement ou bien, si nécessaire, de réaliser une thermographie directement dans le logement avec l’aide d’un conseiller de Homegrade ou du Réseau Habitat.
Si Bruxelles environnement n’a pas renouvelé cette expérience de thermographie aérienne compte tenu de l’imprécision de l’outil, certaines communes ont néanmoins pris cette initiative de leur propre chef. Vous mentionnez la commune de Woluwe-Saint-Pierre mais la commune de Watermael-Boitsfort a également réalisé une telle thermographie en 2021. A ce jour, je n’ai pas connaissance d’autres initiatives, mais les communes ne sont pas non plus tenues d’en informer mon administration.

Vous posez la question de la répartition actuelle des logements selon leur taux de déperdition en Région Bruxelloise. Comme déjà indiqué, la thermographie ne s’avère pas être un outil suffisamment précis pour y répondre et n’est donc pas utilisée à cette fin. BE se réfère plutôt à la législation PEB pour évaluer la qualité du bâtiment. Même si l’outil PEB n’est pas parfait comme on en a déjà discuté dans cette enceinte, il donne une image plus réaliste et plus qualitative que la thermographie.


La Région met en place toute une série de soutiens pour aider les bruxellois à rénover leur bien ; vous retrouverez une liste exhaustive de ceux-ci sur le site web de RENOLUTION. Les primes RENOLUTION arrivent en tête de ces soutiens, avec jusqu’à 50% du budget des travaux pris en charge par les primes pour les catégories de revenu les plus bas. Ensuite, les bruxellois peuvent compter sur l’accompagnement de structures comme Homegrade, ou des associations du Réseau Habitat qui soutiennent en priorité le public fragilisé dans leurs démarches de rénovation.
J’ai pu voir en direct à Batitbouw le grand intérêt des Bruxellois pour la rénovation et les aides et l’accompagnement d’Homegrade car le stand régional où Homegrade était présent ne désemplissait pas.

La cartographie thermographique de 2008 datant de 15 ans, elle n’était plus vraiment d’actualité et a donc été retirée du site web de Bruxelles Environnement. BE n’a pas fait une analyse juridique plus approfondie de la question sur le respect de la vie privée puisque la question ne posait plus pour eux.