Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant les centres pour personnes en situation de handicap et centres de santé mentale : le testing et un plan de seconde vague dans la lutte contre le Covid19.

de
Céline Fremault
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°188)

 
Date de réception: 27/08/2020 Date de publication: 19/10/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 01/10/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
27/08/2020 Recevable p.m.
 
Question    Le lundi 24 août, la presse (Belga – la DH) nous apprenait qu’un foyer d'épidémie s'est déclaré jeudi dans l'unité d'hospitalisation sous contrainte en psychiatrie de la clinique Fond'Roy. Ce foyer a été découvert de manière fortuite après qu’un travailleur ait décidé de se tester dans le cadre d’un départ en vacances. Suite à ce test positif, patients et travailleurs ont tous été testés. Au total, douze personnes se sont révélées positives.

L’article révèle également une explosion des admissions dans les centres de santé mentale suite au déconfinement (+50%). Dans ces services surpeuplés, il est extrêmement difficile de faire respecter les mesures de sécurité liées au coronavirus.


Dans ce cadre, je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

- Quelle est la situation à ce jour dans les unités de santé mentale et les centres d’hébergement pour personnes porteuses de handicap : nombre de centres touchés par le COVID-19, nombre de tests distribués, nombre de tests réalisés ?

- Y a-t-il des mesures prises afin de tester systématiquement les nouveaux résidents et nouveaux membres du personnel de ces centres ?

- L’explosion des cas de santé mentale était prévisible, quelles sont les mesures prises par le Gouvernement afin de soutenir les unités psychiatriques pour y faire face ?

- À l’instar de ce qui a été présenté pour les MR et MRS, des procédures ont-elles été mises en place pour les unités de santé mentale et les centres d’hébergement pour personnes en situation de handicap, en cas de seconde vague ? Des consignes leur ont-elles été envoyées.

-  Enfin, suite au CNS du 27 juillet 2020 et la décision de limiter les contacts sociaux à cinq personnes, des nouvelles mesures concernant les visites dans les unités de santé mentale et les centres d’hébergement pour personnes en situation de handicap ont-elles été prises ? Si oui, lesquelles ?
 
 
Réponse    1.
Un cluster s’est déclaré au sein de la clinique Fond’Roy. La situation actuellement est sous contrôle. Il n’y a pas d’autres clusters à l’heure actuelle dans les institutions psychiatriques agréées par la Cocom. La situation est suivie de près par le service d’hygiène de la COCOM et serait désormais stable.


2.
Dans le cadre du plan de relance Post Covid 19 tel qu’approuvé par le gouvernement, plusieurs mesures ont été décidées afin de répondre aux besoins accrus en santé mentale.

Il s’agit notamment du renforcement du travail mobile en santé mentale au sein des services de santé mentale, des équipes mobiles existantes et des Services Psychiatriques d’Aide à Domicile (SPAD ou équipe équivalente) afin de répondre à des besoins non rencontrés et ciblés, de suivre les usagers au domicile, d’éviter les hospitalisations tout en garantissant au maximum l’accès aux soins.


3.
Depuis le début de la crise sanitaire, plusieurs directives ont été communiquées aux hôpitaux psychiatriques. Suivant les dernières mesures communiquées, il est demandé aux hôpitaux psychiatriques d'établir une planification concrète, dynamique et flexible, dans laquelle ils réfléchissent :
· à la manière dont les soins peuvent être fournis de la façon la plus sûre possible, en tenant compte des besoins du patient et de son contexte, du fonctionnement initial de l'hôpital et des possibilités de l'hôpital et de son personnel ;
· en fonction du nombre actuel de contaminations à l'hôpital mais aussi dans l'ensemble de la population ;
· en fonction des dernières décisions du Conseil national de sécurité.

Cette planification devrait contenir une description :
· des activités à organiser ou à modifier dans leur portée ;
· de la manière dont ces activités sont organisées (méthode), y compris l'accueil, les flux de patients, les salles d'attente, la planification de l'agenda des consultations, les sessions de groupe, les moments de repas ... tout cela dans le but d'éviter la trop grande promiscuité sociale et de maintenir une distance physique maximale ;
· des conditions préalables qui doivent être remplies (disponibilité du matériel de protection personnelle, possibilités de testing et de contact tracing, ...) ;
· des possibilités locales en termes de personnel, d'infrastructure et de fonctionnement ;
· des règles de visites ;
· de la régulation du congé thérapeutique ;
· des modalités de sortie du site 
· De manière plus globale, d’autres mesures ont été communiquées à l’ensemble du secteur hospitalier sur le plan d’urgence-hospitalier, la capacité à maintenir pour la seconde vague, la régulation dans le cadre de la résorption de la "première vague" et de l'afflux de nouveaux patients.


4.
Afin d'encadrer autant que possible les processus dans le domaine des visites, différentes lignes directrices ont été envoyés à tous les hôpitaux psychiatriques. Ces directives donnent un cadre général qui se veut soutenant, tout en donnant la possibilité maximale aux institutions d’élaborer les lignes directrices en fonction des besoins de leur patient et de leur environnement.

Par ailleurs, il convient de noter que plusieurs hôpitaux prennent eux-mêmes une série de mesures, notamment la sensibilisation et la préparation des personnes qui viennent en visite et de leurs accompagnateurs, la mise à disposition de masques buccaux pour les personnes qui n'en ont pas, la mise à disposition de solution hydro-alcoolique, l'enregistrement des visiteurs et des accompagnateurs.

Ci-dessous les différentes lignes directrices transmises aux hôpitaux psychiatriques:
- Le respect autant que possible de la distanciation sociale ;
- Un maximum d'un visiteur par patient ou d'un ou des deux parents (ou assimilés) d'enfants de moins de 18 ans est autorisé par visite ;
- Les visites ne peuvent avoir lieu que si le visiteur et le patient n'ont présenté aucun symptôme pendant les 14 jours précédant la visite.
- Aucune visite aux patients atteints d'une infection (suspectée) par COVID-19 n'est possible, sauf en cas d'exceptions justifiées (par exemple, les patients en phase critique ou en soins palliatifs).
- Pour les personnes appartenant à un groupe à haut risque (personnes âgées, personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, maladies chroniques), les visites ne sont pas autorisées en raison des risques encourus. Les hôpitaux peuvent y déroger, dans des conditions strictes et en concertation avec le médecin traitant.
- Les visites ont lieu dans une pièce séparée (par exemple, un parloir, une salle de réunion, ...) ou en plein air.
- La salle des visiteurs, les jouets présents éventuellement en quantité limitée et les toilettes des visiteurs sont désinfectés après chaque visite.
- Une hygiène des mains correcte obligatoire.
- Tous les visiteurs doivent porter correctement un masque buccal à tout moment, quel qu'en soit le type (tissu, chirurgical,...).
- Chaque visite est enregistrée, au moins les données d'enregistrement du visiteur (nom, adresse et lien avec le résident).
- Aucune boisson, nourriture, cadeau ne sera apporté lors de la visite, et un minimum de matériel de loisirs.
- En ce qui concerne les visites dans le milieu familial, les hôpitaux ont été invités à élaborer un règlement à cet effet, en tenant compte également des précautions suffisantes et de la situation des personnes concernées.