Question écrite concernant la diminution du nombre de stations-service en Région de Bruxelles-Capitale
- de
- Geoffroy Coomans de Brachène
- à
- Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°965)
Date de réception: 25/10/2021 | Date de publication: 27/12/2021 | ||
Législature: 19/24 | Session: 21/22 | Date de réponse: 08/12/2021 |
Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
29/10/2021 | Recevable | p.m. |
Question | Pour des questions desthétique, de réaménagement urbain, de concessions non-renouvelées ou de risque réel ou supposé pour le voisinage, nous constatons le nombre de stations-service baisser inexorablement sur le territoire régional. Une situation qui pourrait avoir des conséquences non-négligeables dans le cadre de la transition écologique puisque, si les énergies fossiles devraient peu à peu disparaitre ces prochaines années, cela devrait probablement être au profit de recharges électriques à très haut débit ou encore de pompes à hydrogène. Mais quoiquil en soit, même en cas de transformation totale de loffre et de la demande, un réseau de stations-service devraient rester nécessaire pour une part non-négligeable de citoyens. Tenant compte des éléments qui précèdent, je souhaiterais vous poser les questions suivantes :
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Réponse | 1) Bruxelles Environnement ne dispose pas de cadastre des stations services. Un listing sur base des permis d’environnements pour le stockage des carburants ne permettrait pas de distinguer les infrastructures sur base de leur activité, et inclurerait différents sites sur lesquels sont stockés du mazout ou autres produits inflammables, ainsi que les stations services privées. 2) Comme toutes les installations classées, Bruxelles Environnement assure la délivrance des permis d’environnement, le contrôle et la recherche systématique des infractions et des exploitations sans permis. 3) Bruxelles environnement ne dispose pas de données permettant de répondre à ces questions. Le Gouvernement bruxellois n’a pas défini de position sur ce point. 4) Un tel risque n’a pas été identifié à ce stade. De nombreuses stations-service envisagent de transformer progressivement leur activité, afin de notamment permettre la recharge de véhicules électriques. 5) A ma connaissance et celle de l’administration, il n’existe pas encore de demande pour une station-service publique. Une première demande est attendue de la STIB pour un projet de test d’une installation mobile pour les bus. 6) Dans le cadre du projet européen BENEFIC, la région bruxelloise, ensemble avec la région flamande et les Pays-Bas, a lancé trois appels à projets concernant le déploiement d’infrastructures de recharge électrique, hydrogène et CNG – en vue d’accorder un soutien financier. Dans ce cadre, il n’y a pas eu de projet hydrogène en RBC. Il existe toutefois 2 stations hydrogène aux alentours de la RBC : à Halle et à Zaventem. Rappelons également que l’utilisation de l’hydrogène est énergétiquement beaucoup moins intéressante pour les véhicules légers par rapport aux véhicules électriques à batterie. De même, l’installation de telles stations doit faire l’objet de normes environnementales et de sécurité strictes, en raison du niveau de bruit généré par les compresseurs dont elles sont équipées et des risques d’explosion qui peuvent émerger. Pour ces raisons, il est peu probable que l’utilisation de l’hydrogène pour les déplacements urbains courts et pour les véhicules légers soit adoptée à large échelle. Cette technologie pourrait toutefois s’avérer intéressante pour les poids lourds, raison pour laquelle l’installation de stations hydrogènes en bordure de ville, le long des axes d’autoroute, convient à priori mieux. 7) Dans une ville dense comme Bruxelles, il est crucial d’encourager avant tout le report modal. De très nombreux déplacements aujourd’hui réalisés en véhicule motorisé pourraient l’être autrement. Ensuite, en raison de l’efficacité de ce vecteur énergétique, l’électrification du parc restant en circulation devra être envisagée en priorité. Pour les véhicules plus difficiles à électrifier, tels que les poids lourds ou les autocars, utilisés parfois sur de longs trajets, la LEZ bruxelloise prévoit une transition plus progressive. A cet égard, le biogaz à base de déchets présente le bilan le plus favorable parmis les énergies thermiques disponibles. 8) Il y a environ 1000 points de recharge publics ou semi-publics sur le territoire de la RBC actuellement. Parmi ceux-ci, environ un tiers sont des points de recharge publics et deux tiers sont semi-publics. Les données sont reprises sur la carte disponible sur le site de Bruxelles Environnement : https://leefmilieu.brussels/themas/mobiliteit/laadpunten-infrastructuur-voor-alternatieve-voertuigen Concernant les bornes de recharge publiques à l’étude ou en cours de réalisation, je vous invite à consulter le site de Total Energies (PitPoint avant) www.charge.brussels. Dans le cadre de cette concession, environ 75 points de recharge publics seront encore installés dans les prochains mois. En 2022, le projet « Chargyclick » doublera le nombre de points de recharge installés en voirie à Bruxelles. Bruxelles environnement n’a pas de vue sur le nombre de bornes semi-publiques à l’étude pour le moment car il s’agit d’initiatives privées, donc non décidées par les pouvoirs publics. Néanmoins, en octobre 2021, Bruxelles Environnement a organisé un workshop afin de réunir les différents acteurs qui pourraient jouer un rôle actif dans le déploiement de bornes semi-publiques. La volonté est de stimuler les acteurs pertinents à prendre les devants en la matière. Pour les y aider, Bruxelles Environnement mettra notamment en place, début 2022, un facilitateur « bornes de recharge » pour aider le développement de projets. 9) Un travail est en cours au niveau de Bruxelles Environnement, aidé par les experts de la VUB, Sweco et The New Drive pour mettre en place une stratégie relative à la recharge (ultra)rapide. Notons toutefois qu’il convient d’être prudents vis-à-vis de cette solution, qui semble attractive à première vue : la recharge rapide est nettement plus coûteuse, nécessite un raccordement à la moyenne ou à la haute tension et a un impact beaucoup plus important sur le réseau de distribution d’électricité. Elle peut par ailleurs réduire la durée de vie de la batterie des véhicules y faisant trop souvent appel. Ce type de recharge a donc tout à fait sa place dans un mix cohérent de bornes de recharge, notamment pour rassurer les utilisateurs de véhicules électriques, qui peuvent parfois avoir des besoins inattendus, mais ne constitue pas la panacée. |