Question écrite concernant l'état de la rue Neuve.
- de
- Mathias Vanden Borre
- à
- Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°584)
| Date de réception: 31/05/2022 | Date de publication: 20/09/2022 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 21/22 | Date de réponse: 19/09/2022 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 11/07/2022 | Recevable | p.m. |
| Question | Récemment, un article est paru dans les médias sur l'état lamentable de la rue commerçante la plus célèbre de Belgique. Depuis les années 1970-80, les cinémas, les boîtes de nuit et les librairies ont disparu et ils ont essentiellement été remplacés par de luxueux grands magasins et des boutiques familiales. En 2022, la plupart des boutiques de luxe et des magasins familiaux ont également disparu et la rue Neuve compte désormais de nombreux magasins de baskets, de solderies (oulet) et de magasins éphémères. Pour ce qui est de l’horeca, on ne trouve que des restaurants de hamburgers et autres chaînes de restauration rapide.
Il y a aussi beaucoup de cellules inoccupées, ce qui est bizarre pour une rue commerçante emblématique. Dans cet article, les experts soulignent les conséquences des mesures de lutte contre le coronavirus : à cause de la persistance du télétravail, moins de navetteurs peuvent faire les magasins pendant la pause de midi ou après leur travail. Ces navetteurs dépensent souvent plus d'argent que la population bruxelloise locale. La concurrence d’autres sites – aussi bruxellois – place de la Monnaie et porte de Namur par exemple est également rude. Pendant la crise du coronavirus, la chaussée d’Ixelles, où les loyers sont moins élevés que rue Neuve, a compté plus de visiteurs que la rue Neuve. Cette analyse est également partagée par les exploitants d'une série de magasins plus anciens. Ils constatent une baisse continue du nombre de clients extérieurs à Bruxelles. Ils soulignent également que la rue Neuve n'est plus accessible depuis l'extérieur de Bruxelles, ou que les non-Bruxellois ne sont pas du tout encouragés à venir faire leurs achats dans la rue Neuve, par exemple au moyen d'événements pouvant attirer ces clients dans la ville. Enfin, l'ambiance dans la rue Neuve est également en dessous de tout. On trébuche presque sur les nombreux mendiants et les trottinettes électriques. Il n'est dès lors pas surprenant que les visiteurs évitent l’endroit. Eu égard à ce qui précède, je demande donc au Gouvernement d'élaborer un plan d'action pour redorer l'image de cette rue commerçante et rassurer les commerçants sur le potentiel de la rue Neuve. Je voudrais poser les questions suivantes à ce sujet.
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| Réponse | Une partie de mes réponses reprendra ce que j’ai pu indiquer en réponse à la question de Monsieur Weytsman relative à la rue Marie-Christine en Commission le 30 mars 2022, pour tout ce qui concerne l’action de la Région en général par rapport aux quartiers commerçants. C’est avant tout la Ville qui est en première ligne pour déterminer la vision de développement des quartiers commerçants qui se situent sur son territoire. La Ville de Bruxelles a récemment adopté son Schéma de Développement commercial. Il développe des recommandations autour de 4 axes : le mix commercial, l’environnement commercial, l’expérience commerciale et la promotion du quartier commerçant. Le Schéma vise à développer une stratégie commerciale dont le premier volet, avec son plan d’action, se concentre sur 4 quartiers : le piétonnier du Centre-Ville, le quartier européen, le noyau Vekemans (NOH) et le noyau De Wand, à Laeken. La Région vient, elle, en soutien des politiques locales. Au niveau régional, les administrations et organismes dont j’ai la tutelle ont pour mission de soutenir, par l’accompagnement avec hub.brussels ou le financement avec Bruxelles Economie et Emploi et finance&invest.brussels, l’ensemble des entrepreneur.es de la Région bruxelloise. Au niveau de l’accompagnement, hub.brussels dispose néanmoins d’un département « Partenariats locaux » qui est en contact très étroit avec l’ensemble des communes. Chaque commune a d’ailleurs approuvé une convention-cadre avec hub.brussels. Comme vous le savez, hub.brussels suit également l’évolution de la fréquentation piétonne des principales artères commerçantes de la Région. Ces données sont publiques et disponibles sur le site analytics.brussels. Durant la première vague (avril 2020), la rue Neuve a perdu jusqu'à 83% de sa fréquentation piétonne et il a fallu attendre le mois de septembre 2020 pour que la rue Neuve récupère 69% de ses passants. Depuis avril/mai 2022, la rue Neuve a retrouvé sa fréquentation piétonne habituelle. Durant tout le mois de mai 2022, la rue Neuve a dépassé les 65.000 passants chaque samedi. La rue Neuve a atteint son pic de fréquentation depuis le début de la pandémie durant le mois de juillet 2022 (record le 2 juillet 2022 avec 71.584 piétons lors du premier samedi des soldes d’été). La fréquentation piétonne durant les vacances d’été (du 1er juillet au 24 août) est passée de 744.000 piétons (13.500 piétons/jour) en 2020 à 2.600.000 piétons (48.000 piétons/jour) en 2022. L’analyse doit donc être nuancée même si le fait que les travailleurs ne sont pas tous revenus à temps plein sur leur lieu de travail influence la consommation en semaine dans tous les quartiers du Pentagone, en ce compris la rue Neuve. Pour ce qui est des surfaces vides, elles sont souvent très grandes et le prix élevé ne permet qu’aux grandes enseignes de pouvoir les louer. Le secteur de l’habillement, qui est très présent dans la rue Neuve, a également été confronté ces dernières années à des changements, avec notamment une augmentation des achats en ligne. Le caractère monofonctionnel de la rue Neuve la rend inévitablement plus fragile. Pour rendre visuellement plus attractive la rue Neuve, hub.brussels collabore avec la Ville de Bruxelles, via l’ASBL Entreprendre et l’association des commerçants. Concernant la mendicité, je vous renvoie vers mon collègue, Bernard Clerfayt. |